Ah ! C’est telle­ment roman­tique de dormir à la belle étoile, d’observer les per­séides en lançant des vœux ! Dormir à la dure sur un ter­rain boueux ou sur une plage de sable qui se cimente à mesure qu’elle s’imprègne d’eau, sous une chaloupe, en cuil­lère tor­due, pressée con­tre toi, fris­son­nante, des heures et des heures à grelot­ter d’appréhension sans aucun égard envers la chaleur dégagée des corps, rêvant de l’aube ! L’eau de pluie s’infiltrant partout mouil­lant le peu de vête­ments que nous avions pour nous cou­vrir, un ours noir attiré par les pois­sons, bavant sur notre trophée de pêche que nous auri­ons aban­don­né plus loin, venir ensuite nous reni­fler, grat­ter le sable avec acharne­ment et y pass­er une pat­te armée, éteint mes aspi­ra­tions vers l’infini et assas­sine la poésie en moi. Ah ! C’est telle­ment roman­tique de dormir à la belle étoile. À l’horizon, le soleil allait finir par dis­paraître der­rière le faîte des mon­tagnes, la vilaine bête ! Les nuages con­tin­u­aient d’assaillir l’espace restant du ciel, insoucieux de notre infor­tune. Ça sen­tait la pluie, peut-être l’orage, ça ne sen­tait pas bon !